« Un récit n’est pas le retour au passé, c’est une réconciliation. » Boris Cyrulnik, Autobiographie d’un épouvantail
La vie nous réserve souvent un lot d’épreuves. L’écriture peut être utilisée pour libérer et apaiser peines et souffrances.
Sous l’impulsion de Valérie Milewski, la biographie hospitalière a vu le jour en 2007. La personne gravement malade et hospitalisée est invitée à raconter sa vie. Le biographe hospitalier écoute puis rédige afin d’en faire un livre qui sera remis au patient et à sa famille. Ce soin, proposé par l’équipe soignante, est gratuit pour le patient.
En milieu hospitalier, la médecine narrative s’est développée aux États-Unis. Le module est enseigné en France à la faculté de médecine Paris Descartes.
La médecine narrative se définit comme une compétence qui permet de « reconnaître, absorber, interpréter et être ému » par les « stories of illness » ( illness and not disease ), et qui emprunte aux spécialistes de la littérature les techniques classiques d’analyse d’un texte littéraire, pour décoder le récit d’un patient. Selon Rita Charon, l’enseignement de la « Narrative Based Medicine » devrait être avec l’ « Evidence Based Medicine » l’un des deux piliers de la formation initiale des médecins, et pourrait être une réponse aux insuffisances d’un système de santé qui laisse quelquefois des patients ignorés dans leur souffrance, et des médecins isolés dans leur pratique.
L’écriture en tant que médiation thérapeutique favorise l’émergence de la rêverie des patients, leur permet d’extérioriser leurs pensées et de se réapproprier une histoire, au cours d’ateliers proposés dans des structures de soin.